dimanche 29 mai 2011

Deux ou trois choses que nous savons d'elle..

Quand nous savons "tout" de M Bip. Une femme transparente.

Qui est la femme qui accuse DSK de viol? On sait qu'elle est guinéenne et peu d'autre choses. Mais le quotidien sénégalais Wal Fadjri a remonté la trace de sa famille jusqu'en Casamance. Témoignage.  

23.05.2011 d'après Mamadou Papo Mane Wal Fadjri in "Le courrier international"

Depuis l’éclatement de l’Affaire qui a eu raison du désormais ex-directeur général du FMI, les tentatives se multiplient pour lever le voile sur l’identité de la victime présumée de DSK, un exercice qui mobilise de grands médias internationaux, le staff et le lobby de celui-ci surtout (à tire onéreux, très onéreux) mais pas seulement : au-delà de la Guinée-Conakry pays d’origine de Nafi, c’est au Sénégal où elle vit depuis peu (ndlr, chez sa sœur) que les traces de sa mère ont été retrouvées ; c’est dans une sobre maison de Soucoupapaye, banlieue de Ziguinchor en Casamance, que Mamadou Papo (pour Wal Fadjri) a rencontré Adja Aïssatou Diallo. Voici son récit.

Il est 20 h ce samedi 20 mai 2011. La soixantaine fatiguée, Madame Diallo semble disposée à nous recevoir pour nous parler de Nafissatou, mais le lendemain : l’épuisement relié au voyage, l’avis de ses enfants qu’elle veut prendre avant -dont certains vivent aux USA- ? Peut-être. (Ndlr, et elle a bien raison!) 9 h, dimanche, nous voilà donc dans la cour de la maison. Mais quelque chose a changé : sa méfiance est palpable (ndlr, elle a évidemment été avertie des risques d'être manipulée, prise sous un feu roulant de questions tendancieuses incessantes issues de grands spécialistes -de la CIA parfois !- stipendiés* prompts lui faire dire n'importe quoi, faisant feu de tout bois, même d'une brindille, tout une cohorte de mercenaires lancée aux trousses de Nafi.) Pour lui arracher quelques mots, il faut d’abord prouver la pertinence de notre question, de notre démarche, la convaincre, tache longue, difficile, pour laquelle nous bénéficions d’un soutien de taille: celui de sa sœur qui l’héberge. Elle finira par consentir.

Le visage marqué par l’histoire qui a mis Nafi sous les projecteurs du monde entier, celle que ses neveux appellent affectueusement Néné Aïssatou (tante Aiïssatou en pulaar) finit par parler. Quelques mots seulement. Elle confirme tout d’abord (ndlr, comme si c'était un poids à porter) : "Je suis la propre mère de Nafissatou Diallo."

Voir sa fille au cœur de ce scandale sexuel l’a stupéfait, anéantie. "Je n’ai pas mis au monde une mauvaise femme" s’empresse-t-elle de préciser (ndlr, comme souvent, c’est la victime et/ou son entourage qui se sent le devoir de se justifier et l’accusé qui reste de marbre ou incrimine). Nafissatou qui a habité un moment à Ziguinchor, a eu une enfance calme, sans problème ; très jeune, elle a été mariée à un de ses cousins : de ce mariage naîtra une fillette qui vit en ce moment avec elle aux USA. Son mari décédera : c’est alors qu’elle rejoindra sa sœur aînée à NY […]

Depuis qu’elle sait, Aïssatou a perdu le sommeil. Elle pense au père de Nafi, à ses grands-parents qu’elle considère comme des "savants" (ndlr, des "sages" dans la culture peule où la famille est fort respectée, d'où la "déchéance" -ou ce qu'elle ressent comme telle- devant une affaire qui la dépasse et lui cause un chagrin infini) et aujourd’hui, a l’impression d’un tsunami : tout s’effondre pour elle. Il lui tarde infiniment de retrouver son univers familier, son Thia Koullé natal en Guinée-Conakry, la campagne (ndlr, fût-ce sans eau courante!) ses proches et le soutien de tous. Mais pour l’heure, elle doit rester dans cette maison qui avait accueilli Nafissatou autrefois (ndlr, pour se protéger) en espérant que le problème aura bientôt un dénouement.


* Une question sordide sous-jacente mais pertinente ô combien : comment ces retrievers en chasse sur-entraînés sont-ils rémunérés? A ce qu'ils rapportent? (en sus d'un "fixe" déjà conséquent étant donné leur talent, pensez, ils peuvent suivre une piste mouillée 4 jours après sur 100 km, je parle des Saint-Hubert.) Donc question connexe : n'ont-ils pas tendance, il faut mériter ses galons -et ses croquettes de luxe- à en faire des tonnes? et si impossibilité de trouver même un bébé mulot mort-né (la honte du Saint-Hubert mais quand y a rien y a rien)... à aller (ça c'est vu, je parle toujours de chasse) directement se servir au poulailler ? Ca arrive chez des champions vous dis-je, car les SA ont non seulement un flair remarquable mais en plus sont super futés, on voit vers chez moi des fans de chasse se disputer les saillies de ces petits filous, braconniers à l'occasion.




 

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