lundi 29 août 2011


DSK : Une affaire criminelle relatée et commentée par... les amis du suspect

A partir de l'excellent papier de Jelène Esnois (lien)

"C’est une première en France. Jamais un fait-divers criminel n’avait été relaté par des proches de la personne incriminée. Journalistes, intellectuels, politiques, tous les faiseurs d'opinion ont donné leur vision, leur version de l’affaire DSK, mari d'Anne Sinclair, ex journaliste à TF1. Quel que soit son dénouement, il est regrettable mais logique que personne n’ait soulevé cette étrangeté : l’information faisant état de l’arrestation d’un homme accusé de viol relatée.. par les proches du suspect!

Un exemple parmi tant d'autres, Claude Askolovitch, éditorialiste d’Europe 1 (amitié révélée dans l’ouvrage "DSK, les secrets d'un présidentiable" -Plon-) par ailleurs présent lors du diner télévisé au cours du quel Tristane Banon a fait état de son agression présumée, n’a jamais publiquement fait part de cette relation d’amitié. Il est certes normal qu'un homme politique marié à une journaliste soit ami avec nombre de ses confrères mais imaginez par exemple un instant une affaire "Christine Malèvre" commentée par des proches de l'accusée; que dirait-on? Sans comparer les deux, on peut seulement ici mettre en lumière un aspect hallucinant et masqué de ce fait d’actualité. Cela explique aussi pourquoi Tristane Banon, jeune journaliste ne possédant pas le même carnet d’adresses est sans cesse décrédibilisée dans la presse. Cf ce papier publié aujourd’hui sur le site du nouvelobs : http://leplus.nouvelobs.com/contrib...

Une question : quelle conséquence cet élément indiscutable aura-t-il sur la suite de l’affaire? [..] Un sondage sur la théorie du complot aurait-il été demandé pour un présumé violeur non ami de journalistes ? Cette thèse a-t-elle été relayée pour d’autres faits-divers de ce type ?

L’influence des médias dans cette affaire -comme dans toutes- est immense. Or ici, la presse, compte tenu de ses liens avec l’auteur présumé du crime ne peut être impartiale. Donc l’opinion française, quelque soit l’issue du procès aura été et sera bafouée."
Jélène Esnois

Note : cela explique l'incroyable différence du traitement de l'affaire par les médias trad (TV, journaux, revues) et par le net... et la liberté évidente de celui-ci par rapport à ceux-là; ainsi que la relative disqualification des premiers. Exemple, si on cherche une info, désormais, ce n'est plus dans nos journaux-repaires habituels, mais sur la toile. Fini -et à jamais- les éditorialistes phares -nos phares dans certains cas !- aux "troussage de domestique" et aux "ce n'est pas un quidam". Reste la séparation du public en 2 groupes, ceux qui ont le net et le réflexe de vérifier l'info lorsqu'il écoutent le JT et ceux qui ne l'ont pas. Mais il faut observer que les médias trad, tenant compte de ce qui file sur la toile, ont parfois dû se modérer, un paradoxe: les "pros" s'alignant sur les "quidams"! et que l'opinion est tout de même aussi faite de discussions de quidam à quidam dont l'un, plus au fait, peut informer l'autre... et qu'il y a tout de même des journalistes et des auteurs indépendants qui-ne-connaissent-pas-DSK en général moins connus que les autres mais bon...

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Une idée à présent : de même que les médecins, lorsque, au cours d'interviews, ils vantent  des médicaments -sous couvert d'un discours scientifique (lien)- doivent à présent -en principe- faire état de leurs liens avec les labos fabricants, de même les journalistes, lorsqu'ils parlent, écrivent, interviewent ou sont interviewés sur une affaire devraient-ils obligatoirement faire mention de leurs liens d'amitié avec ceux dont il est question. Il est embarrassant en effet d'être "juge" et "partie", de "couvrir" le cas du copain avec qui on passe ses vacances, déjeune -voire à qui on doit beaucoup!- et qu'on va retrouver tel qu'en lui-même s'il est libéré, reconnaissant de votre fidélité ou ulcéré de votre trahison. Normalement, ils devraient s'abstenir. Sauf que là, il n'y aurait pas eu grand monde dans la presse trad pour la couvrir (lien)!


jeudi 25 août 2011

Les indignés arrivent. DSK aussi. Heureux qui comme Ulysse


25/08/2011 à 09h08                      liens


Les Indignés arrivent... Enfin !! cela rappelle 1789, la marche des marseillais ! Un mouvement multifocale qui tranche sur ceux d'autrefois, raides comme (je n'ose, mettons un Ds'kasse lacet), avec bureau, vote, élections, cotise, meetings (chiants parfois) ou -rarement- enthousiasmants, collages d'affiches le soir et les stencils des tracts écrits à la main (il faut appuyer très fort, au bout de 3 mn on ne sent plus ses doigts.) Des revendications à la fois évidentes et porteuses, essentielles, qui sonnent pour tous. Un courage à tout épreuve ; ils ont souvent dormi sous la pluie. Un peu d'espoir en ce monde agité (lien).



Et à part ça, des victimes du "médiator" exaspérées par la lenteur de la justice (pour des malades, entre 5 et 10 ans.. qu'ils n'ont peut-être plus devant eux ! sonnent comme un non-lieu, et de plus les expertises ne sont pas gratuites lien)... Victimes qui, écœurées par la réaction du labo qui se vante que la campagne n'ait en rien fait baisser ses ventes (lien)...  veulent à présent s'immoler par le feu devant le siège de Sanofi (lien). L'horreur, la vie : la Somalie (lien).

Mais on va avoir de quoi se distraire tout de même avec le nouvel épisode que nous attendions tous impatiemment : "DSK, le retour". Ou un complot international. (Mais pourquoi va-t-on au cinéma?) Comme chante le poète -de mémoire- : "Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme celui-là qui conquit la toison, Et s'en est retourné, plein d'usage et raison, Vivre en son beau pays le reste de son âge! Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village, le petit jardin de ma pauvre maison.." A part "la pauvre maison", ça colle presque (lien).

Quant à Fukushima, (lien avec Guy de Halleux, "citoyen radio actif"), on en parlera demain (lien). Mais Kadhafi tout de même est enfin out, peut-être définitif.


mardi 23 août 2011

La justice américaine, une prospective de marketing


La justice américaine: le chat qui se mord la queue ou "tiens toi au pinceau, j'enlève l'échelle." (A propos de l'article de Jean de Valon, "une suspecte innocence", au sujet de DSK "blanchi" comme on l'écrit un peu hâtivement (au pénal mais non au civil.)

JUSTICE AMÉRICAINE OU LE PAUVRE EST TRANSPARENT

La justice américaine a "jugé", si l'on peut dire, en pochoir. Ce "jugement" ou plutôt ce refus d'aller au procès qui seul peut juger, de la part de Vance et pour les deux parties, laisse un malaise: l'un reste "celui qui a peut-être violé sans qu’on puisse parvenir à une certitude" et l'autre, "celle qui a peut-être menti par appât du lucre." Le viol est reconnu par les rapports médicaux seulement voilà, Vance n'ose pas le vendre. Il semble ici décider non en fonction de sa propre raison et conviction, mais de celle qu'il présume d’un jury unanime... c'est à dire de la capacité de la plaignante à persuader contre celle de l’accusé ! en évaluant sa personnalité, sa rhétorique, son talent pour l'emporter -ou celui de son avocat-, la sympathie qu'elle suscite, son allure, son passé dans les moindres détails, son entourage, ses soutiens, réseaux. Voilà! elle n'a pas "fait" le score requis contre DSK. La barre était un peu haut il faut dire ! et c’est bien cette notion de barre qui est révélatrice : eût-il été simple employé, ça passait. Si ce n’est pas favoriser les puissants !

 La victime idéale aurait été blanche, américaine, jolie, discrète, de milieu petit bourgeois impec socialement, s'exprimant bien et épouse fidèle d'un cadre. La seule question est ici : le jury va-t-il acheter? Si non, poubelle. 

C’est totalement de la prospective de marketing, c'est à dire l'opposé de la notion de justice qui est une appréciation hors toute influence paralysant la raison, de faits et d'allégations afin de trouver le vrai et restituer l'équité par la dignité restaurée de la victime reconnue telle (et partant, victime, elle ne l'est plus!*) La question ne devrait pas être "est-ce que Nafissatou Diallo saura persuader le jury qu'elle a été violée par DSK" mais a-t-elle été violée par DSK? 

Le proc suppute de ce que penseront les 12 Mr Lambda : ce n'est pas "je pense" mais "je pense qu'ils vont penser" et je m'aligne d'avance, élections obligent. Le système français où le juge, indépendant, cherche le vrai en instruisant à charge et à décharge sans souci de ce que vont en penser le buraliste, le proviseur du lycée, le patron de d'entreprise ou l'élu local est le seul qui garantisse une relative objectivité. Oui décidément, la justice en France malgré tout est meilleure. (lien avec "Le droit de travers".)

Aux USA, au lieu de rétablir une balance déséquilibrée en chargeant le plateau le plus haut, elle surcharge celui déjà abaissé. Du côté du plus fort. Cette démagogie relève aussi d’un certain mépris pour le jury : si le proc suppose qu’il sera influençable même à rebours de la logique élémentaire, de ce que disent les rapports d'experts -pour ce faire il évalue la pugnacité respective des avocats de l'un et de l'autre- il se range simplement sur le présumé vainqueur [et dans la foulée suppose le jury abruti (!)] 

Et si tout le monde se met au diapason de ce qu'il suppose que pensera tout le monde.. qui de même s'ajuste sur ce qu'ils croient que tout le monde va penser etc... il n’y a plus de pensée critique c’est à dire plus de pensée du tout. Juste une prospective de marketing. Démagogie et flagornerie. Comme l'élève à l'oral du bac qui se renseigne sur le prof de philo pour pouvoir lui servir CE QU'IL SUPPOSE QUE CELUI-CI VEUT ENTENDRE. Ce n'est ni de la justice ni de la philosophie.

Celui qui aura su le mieux naviguer et persuader gagnera à tous coups. A votre avis, qui? Riches, démunis, beaux, moins beaux, brillants, naïfs, solides, malades, as de la sophistique, instruits, analphabètes, ayant tel passé, nous ne sommes pas "égaux" devant la société et la justice a justement pour rôle de remettre la balance à l'horizontale. Un plaignant issu de classe défavorisée et même d’un pays en guerre, moins charismatique, moins attractif, moins "proche" du jury culturellement, moins facile à comprendre, auquel on aura peut-être du mal à s'identifier aura donc à tous coups perdu ses chances d'obtenir le procès qu'il implore.

S'y ajoute que le pauvre est transparent, soumis aux regards des administrations, des voisins; on sait tout de lui, s'il s'énerve, s'il s'entend bien avec sa femme, s'il couche avec et quand, si elle jouit, s'il peine à se lever le matin, s'il manque le boulot ou se trouve au chômage, de quoi il vit, quelle voiture il possède, s'il a des contraventions impayées, des dettes au fisc, des aides, combien de douches il prend, s'il a tendance à boire un coup, si ses enfants réussissent, s’il a des antécédents, il ne peut rien cacher. Tandis que dans une maison individuelle entourée d'un parc et de hautes grilles, l’autre est tranquille et si par hasard quelque chose filtre, même du lourd, menaces, argent, il fera taire, et c'est lui qu'on croira ou feindra de croire. 

Une observation: Nafi Diallo a été interrogée sans relâche jusqu'à ce qu'elle éclate en crises de nerfs durant lesquelles, elle, souriante, d'humeur toujours égale de l’avis de tous, finit par se rouler à terre en hurlant. Qu’est-ce qui s’est dit, qui lui a été dit pour la conduire à ce point de désespoir ? L’a-t-on respectée dans son être ? Le résultat semble prouver le contraire. Imaginez, après un viol ici en technicolor ce que l'on peut ressentir lorsqu'on voit toute son existence étalée à plat sans aménité, épluchée, qu'on doit subir un flot roulant de questions suspicieuses masculines intimes, obscènes, durant des heures : de fait, il lui est arrivé de rater des RV et le cercle est bouclé : si elle fuit, c'est bien qu'elle a quelque chose à se reprocher. Pardi.

Et en effet, pour survivre en temps de guerre, on peut mentir : rappelons qu’elle a naïvement "menti" sur la manière dont elle a été violée en Guinée mais qu’elle a été violée tout de même et que si elle pleure, c’est à bon escient.. Oui on peut "mentir" pour survivre et les leçons de morale infligées par ceux qui ont toujours vécu en période de paix aux victimes de tels crimes frisent l'indécence. En temps de guerre, on peut bien pire encore! Doit-on pour autant subir ensuite n’importe quel dol sans pouvoir obtenir justice ? Y aurait-il un permis d’ester comme un permis de conduire ? Aux USA, oui.

* LE PARADOXE DE LA SITUATION DE VICTIME EST QUE CELLE-CI CESSE DE L’ÊTRE DES QU'ELLE EST RECONNUE TELLE PAR LA SOCIÉTÉ, COMME SI LE GROUPE SOCIAL LUI AVAIT RESTITUE SA DIGNITÉ EN ABSORBANT SON DOL, EN PRENANT SUR LUI ET A SA PLACE SON HUMILIATION, EN CAS DE VIOL NOTAMMENT. SI LES VICTIMES SE BATTENT AUTANT POUR ÊTRE RECONNUES (LA SITUATION N'AYANT A PRIORI RIEN D'ENVIABLE), C'EST JUSTEMENT POUR NE PLUS L’ÊTRE ENFIN, ET POUVOIR VIVRE AUTREMENT, COMME TOUT LE MONDE.


Blanchi ? Non, relaxe au bénéfice du doute, ce qui n'est pas pareil



 Le procureur de New York abandonne donc les poursuites à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn.
"Les doutes sur la crédibilité de la parole de Nafissatou Diallo lui laissent en effet peu d’espoir d’emporter l’unanimité des douze jurés si un procès devait se tenir. Or, contrairement au droit français qui n’exige qu’une majorité de voix à l’issue des débats en cour d’assises, une condamnation au pénal ne peut être obtenue à New York que par un jury unanime, convaincu "au-delà du doute raisonnable" de la culpabilité de l’accusé. C’est ce que l'on appelle en France une relaxe au bénéfice du doute, sauf qu'ici les poursuites sont abandonnées avant le jugement. Immédiatement, en France, les amis de Dominique Strauss-Kahn  se répandent en déclarations selon laquelle l'innocence de leur champion a été reconnue. Ce n'est pas exact : son innocence aurait été reconnue si elle avait été affirmée par un jugement. Ici le procureur estime seulement il n'arrivera pas à faire condamner Dominique Strauss-Kahn et abandonne, pour cela, les poursuites. Partout les juristes préfèrent un coupable en liberté qu'un innocent en prison. Simplement il y a des moments où la décence conduirait à garder un  profil bas. Entre Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, il y a eu  rapport sexuel. Du sexe entre un directeur du FMI et une simple camériste dans des circonstances qui resteront inconnues. C'est tout ce que l'on peut dire et il est intellectuellement coupable d'en dire plus. Il n’y a rien de très glorieux là dedans. Egalement publié sur mon blog.

dimanche 21 août 2011

Franc comme un âne qui recule

           Reprise d'une image du "post" ici remercié


Commentaire (mien) à l'article qui part du principe que tout est fini,
DSK innocenté en partie etc.. 

"Cessez de faire comme si les dés étaient joués, rien n'est décidé ! Quant à son éventuel retour (ce serait l'épisode "DSK, le retour") son image est tout de même bien écornée (euh, mot mal choisi) même si comme l'observe l'avocat américain, il y aura évidemment des hommes de 62 ans pour envier sa... comment dire ? sa "tonicité physique excessive" dirons nous soft. On devrait l'étudier d'ailleurs à la fac de médecine, il nous donnerait peut-être d'excellentes info sur un sujet dont on parle peu, l'andropause (alors qu'on parle beaucoup de ménopause). Que mange-t-il? Combien d'heures dort-il ? Quel est le nombre de ses leucocytes T2 ? éosinophiles? Ses maladies infantiles? L'état de sa prostate? Son ARN messager? etc.. Il est intéressant sur ce point : à l'âge ou beaucoup d'hommes connaissent, disons... une panne d'ascenseur, il leur donne un espoir inouï. On pourrait faire des pilules avec ses ongles ou ses cheveux, sûr que ça se vendrait mieux que les cornes de rhino." 

Agression sexuelle, viol, acte sexuel criminel, mise au point : l'homme est quasiment le seul animal qui viole.

Mandingo*, un mythe fondateur

Le viol n'a rien à voir avec la sexualité, contrairement à ce qu'il figure: c'est un acte de prédation, un acte de guerre qui vise non seulement une cible mais aussi et surtout son entourage. Il est utilisé comme tel dans tous les conflits armés (ou non), mais c'est le cas même dans les affaires privées. Par exemple un tiers concernent des hommes (et sont les plus meurtriers) alors que les violeurs ne sont pas homosexuels voire homophobes. C'est un acte de terrorisme au sens strict, une offense punitive, symbolique, exemplaire, la pire. Un acte de castration. L'homme violé sera ensuite "détruit" en tant que mâle et ne pourra plus désirer ni être désiré par une femme pensent les violeurs. Ses prémisses archaïques (et pratiques) sont génocidaires. Une femme violée elle aussi, risque de devenir objet de répulsion, de ne plus jamais avoir d'appétence ni de vie sexuelle, d'être mise au ban socialement voire dans certains cas exécutée par les siens pour laver le groupe de la "honte" infligée si on suppose qu'elle était consentante. [Ainsi la belle Lucrèce, accusée par Tarquin son violeur de l'avoir provoqué, pour prouver son innocence, s'égorgea-t-elle devant l'aréopage qui la jugeait.] Fait peu connu, beaucoup deviennent ensuite stériles. S'y ajoutent parfois des grossesses imposées pour aggraver encore la souillure : elle sera alors celle qui porte l'enfant de l'ennemi, à jamais salie. Par exemple au Vietnam, après la victoire des vietcongs, les mères d'enfants eurasiens étaient souvent maltraitées jusqu'à la mort car il était presque toujours supposé qu'elles avaient été consentantes ou prostituées. Quant aux petits, symboles de leur trahison, laissés sans soins, ils mourraient bien souvent. Certaines parvinrent à se tirer d'affaire en les abandonnant, en fuyant dans des campagnes et furent alors vouées à épouser n'importe qui voulait bien d'elles, souvent des paysans veufs âgés chargés d'enfants profitant de l'aubaine.. et à devenir à jamais leurs esclaves ménagères, agricoles, sexuelles et reproductrices, sans avoir le droit de quitter le village voire de sortir. L'une d'entre elles, lorsque son fils (français, médecin) l'a retrouvée, a récemment témoigné : les onze enfants qui avaient suivi et sa vie de misère et d'opprobre ne l'avaient pas empêchée de le rechercher (mais après la mort de son mari qui lui interdisait tout contact avec l'extérieur et la battait), en vain.

Les victimes, contrairement au poncif, n'ont parfois rien de sex symbol. Elles peuvent être âgées, usées, peu attirantes et la question n'est pas là : ce qui intéresse le violeur, c'est le viol et nullement sa "cible". Le plaisir est souvent secondaire ou alors relié à l'action de prédation. (On pourrait le comparer à un kleptomane qui vole sans discernement un stylo ou un Louis d'or, qu'importe, c'est toujours un trophée, la marque de sa possession). La théorie de la pulsion irrésistible envers une femme provocante ou "canon" est du pipeau. On voit souvent des violeurs en série habitués à des "tops" (leur épouse parfois) s'attaquer à l'occasion à des femmes simples peu sexy et l'argument qui assure que "ce n'est pas possible, il aurait pu s'offrir mieux" ne vaut pas. (Un boulimique compulsif dévorera aussi bien un plat de chez Maxim's que des pommes de terres à l'eau.)

Cela explique aussi qu'un violeur peut tout à fait être sexuellement "normal", ainsi en attestent souvent leurs compagnes (qui ne mentent pas, ou pas toujours) insoupçonnable, sauf lorsque sa position sociale le met à l'abri pense-t-il de toute rétorsion médiatique, financière ou judiciaire (princes, puissants, les exemples historiques sont pléthore, Tarquin le Superbe, Henry VIII, Pierre le Grand etc.) Là, plus de limites, le Prince seul décide et la notion même de viol semble vidée de sens (c'en est un tout de même) car l' "élue" ne peut qu'accepter sous peine de mort.. voire tenter de faire ce jeu.. une mort qui de toutes manières la guette parfois au tournant si elle a failli à sa mission, à l'exemple d'Anne Boleyn décapitée trois mois après son accouchement d'un fils mort-né. .

Il semble que le pouvoir absolu, soit perso (celui du chef de guerre, du Roi), soit, par ricochet, celui ses séides (les soldats) génère (cause ou conséquence?) une déviation de la pulsion sexuelle, devenue (comme le reste) simple outil de pouvoir... le pouvoir qui a dévoré l'être jusqu'à la part la plus intime de celui-ci, la pulsion sexuelle ou amoureuse, devenue comme tout, objet d'usage pour le nourrir. Cela explique également que le profil du violeur peut être fort différent, sexuellement boulimique, au contraire quasi impuissant ou peu intéressé par le sexe: cela n'a rien à voir, tout comme il peut être blanc, noir, jeune, âgé, religieux, anti religieux etc. On n'est pas, plus, dans une dimension sexuelle mais de déviance prédatrice parfois sadique (ou pragmatique, lorsqu'il s'agit juste de procréer un fils) ; une affirmation de soi perverse qui semble aller "de soi" sans aucun recul rationnel ni affectif. Idéologiquement, il peut aussi être de droite comme de gauche, raciste ou non etc. Le violeur compulsif est un être clivé.

L'animal en principe ne viole pas car la pulsion sexuelle chez le mâle est conditionnée par l’œstrus. Mais il y a un effet pervers à cette "incapacité", chez les grand fauves par exemple : il peut tuer les petits de "veuves" isolées (dont occasionnellement il a massacré le mâle) afin de déclencher l’œstrus et s'assurer de sa propre descendance. Plus sioux, les félins. Cela ne marche pas à tous les coups car les femelles défendent, la plupart du temps avec succès, leur portée. Ils devront donc attendre la fin de l'allaitement pour s'accoupler et "supporter" des petits qui ne sont pas leurs ("élever" serait impropre car dans ces espèces, c'est la femelle qui nourrit la famille.) La pulsion sexuelle est axée sur la reproduction des gènes, et le pouvoir que recherche le mâle est simplement celui de les transmettre.. ce qui chez l'homme fut/est sans doute le cas à l'origine mais ne se voit en acte que dans les cas extrêmes de pseudos génocides* (exemple des viols plus "organisés", plus sophistiqués dans les Balkans où des musulmanes furent obligées de porter les enfants de leurs violeurs après que ceux-ci aient massacrés "leurs" hommes.) Chez l'homme (pas chez l'animal), le comportement archaïque symbolique prévaut toujours sur le pragmatisme : le viol en est la preuve, qui existe même s'il n'est nullement question pour le violeur de se reproduire.

C'est en ce sens que le viol est et doit être puni durement, même s'il participe d'une personnalité clivée et disons, dérangée, car il permet et porte en germe des dommages collatéraux pas forcément visibles de l'extérieur mais qui s'étendent à tout l'entourage de la victime et constitue les prémisses de génocides. L'histoire le montre à l'envi (il n'est pas question ici évidemment de prendre exemple sur ces atrocités.) Les blancs sudistes l'avaient parfaitement compris qui le punissaient de manière atroce, cf le cas de Mandingo, bouilli vivant devant les siens -Mandingo qui du reste n'était pas un violeur !- un exemple pour un autre : ayant malgré lui prouvé qu'il était homme et non animal (sa maîtresse venait d'accoucher d'un enfant métis dont il était le père, aussitôt étouffé par le médecin horrifié) il convenait pour le maître de restituer les choses à leur "place" par l'acte le plus atroce qu'il se pût afin qu'aucun autre esclave ne s'avisât qu'il était homme comme lui donc susceptible de se reproduire comme lui (avec sa femme occasionnellement). Notons que des métis étaient pourtant pléthore, issus d'esclaves noires violées par le maître blanc. Dans ce cas de figure archétypique, la femme n'étant considérée que comme réceptacle, il s'agit bien d'une lutte pour la transmission de gènes et de gènes du mâle seul. Le viol est donc historiquement lié à une notion fautive du rôle des femmes dans la reproduction. Que cette thèse se heurtât à la réalité, car les enfants du maître et d'une esclave étaient tout de même métis ! importait peu, l'idéologique comme toujours primant sur la logique.
Le maître pouvait (et même devait, c'était une preuve de virilité et de bonne santé) coucher (violer) ses esclaves et les féconder était encore mieux tandis que la réciproque était un acte de lèse-majesté ou plutôt lèse-gènes puni de mort. Ensuite, à son bon plaisir, ses enfants pouvaient être considérés comme esclaves au même titre que leurs mères (voire vendus) ou au contraire, surtout s'ils étaient clairs, élevés presqu'à l'égal des autres, instruits etc. De même, historiquement, l'adultère considéré comme "crime" (même pas un viol, bien qu'il fût considéré comme tel) envers des reines ou des femmes de haut rang était puni d'émasculation et autres horreurs publiques. Ces atrocités montrent que les hommes ne s'y étaient pas trompés, le "viol" est (ou figure) bien le crime de "guerre" (génocidaire) le plus terrible qui soit, un acte de pouvoir concernant une lignée, une ethnie, un groupe social à anéantir. Celui qui a le pouvoir "peut", ce n'est même pas un viol (parle-t-on de viol lorsque de petites esclaves étaient "invitées" dans la couche du maître ?) celui qui ne l'a pas, non.

[*Cela se passe dans une plantation ou plutôt une "ferme d'élevage" au moment de l'interdiction de la traite (!) Un jeune fermier amoureux d'une esclave, contraint d'épouser la fille d'un planteur, la délaisse et l'humilie. Désespérée, celle-ci maltraite sa favorite qui ne lui en dit rien de peur de subir pire encore; lorsqu'il le découvre, il se venge durement, enferme sa femme etc. Folle de jalousie, pour se venger à son tour, celle-ci "viole" Mandingo (le menaçant de le dénoncer.. pour "viol" s'il se refuse!) se trouve enceinte et accouche d'un bébé métis (immédiatement tué ainsi qu'elle-même).]

Les choses ont-elles vraiment changé? Sur le fond, non : un puissant peut tout se permettre, du moins le croit-il (mais il peut se tromper.) Oui pourtant grâce aux mouvements de femmes, de noirs, à la prise de conscience.. Mais l'effet pervers des DI accordés aux victimes figurent malgré tout une sorte de prostitution forcée, ce qui sera à tous coups pointé par les violeurs et leurs séides : "pute", l'insulte suprême, la victime devenue objet d'opprobre. C'est par l'argent qu'elles subiront cette humiliation ajoutée. De plus, les DI, figurant une contravention pour stationnement interdit, minorent l'acte, transforment son sens. Peut-être n'y a-t-il cependant pas d'autre solution, l'argent étant au bout du compte hautement dissuasif (en plus de la prison, qui n'en est pas une également (lien.)

mardi 2 août 2011

Une main qui parle

Et qui dit ma foi assez clairement : "pas touche, espèce de satyre". Marrant. 
Ce qui signifie que "certaines choses" étaient connues de tous et partout. La honte.

lundi 1 août 2011

Une analyse intéressante 9609 lectures puis couic, les mystères du Post (si bien qu'à présent que je l'ai repassée, il y en a encore 600, donc 13000 en tout-)

Nafi et Marie-Victorine, l'une est bourge et souriante, coiffée-lookée perfect ; l'autre, lower classes, plus nature, a quelques kilos en trop et le visage et les yeux gonflés (anti-dépresseurs?) mais tout de même... Hypothèse : mal réveillé, DSK se serait-il cru projeté il y a dix ans lorsqu'avec Marie-Victorine etc etc?

Cette analyse de sa part est ce qui a été écrit de plus intéressant et sans doute de plus juste sur le personnage : on a ici un éclairage qui concilie à peu près toutes les thèses. Un "passionné" (ou disons "passionné par le sexe" plus que par une ou l'autre) parfois jusqu'à la violence qui joue de son charme la plupart du temps mais, ne comprenant pas que "non" veut dire "non" tant il est accoutumé à ce que, non seulement on ne lui résiste pas mais qu'on soit "flattée" de son "intérêt", fût-il provisoire et futile, qui peut dériver. Un narcissique infantile en somme qui ne mesure pas ce qu'il fait, ce qui débouche comme toujours sur deux analyses opposées, un amoureux incapable de faire "ça" pour ses proches ou celles qui ont eu en retour "l'étincelle" comme dit MV...  un "violeur" pour celles qui ne l'ont pas "eue". Il est hélas possible qu'il ne se soit pas comporté envers Nafi comme envers MV (fille d'un ami et camarade) ni envers Tristane (fille d'une amie et camarade voire plus), sachant en bon "politique" graduer ses "passions" ou plus exactement pulsions.

Extraits. [Note : peut-être briefée, elle s'exprimera fort différemment ensuite -récemment- mais cette interview là, plus précise, rend un son particulièrement "vrai" et surtout nuancé, dans ses contradictions mêmes, surlignées. Les éléments qui ressemblent à ce qu'ont déjà indiqué Tristane et Nafi sont en italique.]

"Oui, c’est incroyable, mais en même temps, il est ce qu’il est !" … je me suis demandé si Dominique était devenu stupide avec l’âge…

C’est un homme qui aime le sexe, qui a un gros appétit sexuel, qui aime les femmes, donc, qu’effectivement, il est peut-être allé un peu trop loin, beaucoup trop loin. Dans son esprit, il doit être intimement persuadé de ne pas être coupable. Même si des éléments matériels parlent contre lui. Via ses avocats, il a d’abord nié, puis il a admis la relation sexuelle de manière consentie. Quand j’ai lu les premiers articles dans la presse américaine, contenant par exemple le détail qu’il aurait pris sa présumée victime par-derrière, cela m’a poussée à croire cette femme."

Elle parle de leur rencontre, un coup de foudre pendant qu’il parlait en réunion. Elle décide de partir, il la retient. 

"Vous partez? Mais il faut que vous m’appeliez!" Nous avons alors échangé nos numéros. Et une heure après à peine il m’a appelée. On a conclu de se revoir l’après-midi même... au bar d’un grand hôtel... On savait tous les deux ce qui allait se produire, il n’y avait pas de doute … On est allés dans une chambre… Avec l’éducation que j’avais reçue – j’ai été en internat chez les sœurs – je n’aurais jamais imaginé ça. J’avais 23 ans, lui 47. On est restés longuement au lit. Il a quitté l’hôtel vers 19 h…

La relation était intense. Physique. On a été tous les deux stupéfiés par cette intensité, cette alchimie entre nous. Un regard suffisait. Ça s’est terminé juste après Yom Kippour, à la fin du mois d’octobre. Entre-temps, il était devenu ministre." (Note : est-ce l'ambition qui l'aurait poussé à sacrifier une jeune maîtresse devenue encombrante? Sa "passion" s'accommoderait-elle de mise en "stand by" lorsque les circonstances l'exigent?)

Sur leur rupture, la dernière dispute :
"J’étais dans un sale état, bouleversée et triste. Puis j’ai vu que mon pull s’était déchiré et que je m’étais blessé la main lors de notre dispute dans un mouvement involontaire. Je ne me souviens plus des mots qu’on a échangés ce soir-là, mais quand mon amie m’a vue arriver, elle m’a trouvée dans un piteux état."

Sur sa tentative de suicide :
"J’avais pris des médicaments, c’est encore flou dans ma tête. C’était quelques semaines après... j’étais blessée. Il m’avait vraiment fait mal. Mais ce sont des choses qui arrivent dans tous les couples. Je ne lui ai jamais demandé de quitter sa femme. Vous savez,quand vous vous retrouvez dans ce genre de relation.. voir que l’homme que vous aimez est ce qu’il est, qu’il mène une vie où vous avez peu de place, ça fait mal. Quand vous allumez la télé, vous avez son image. Vous ne pouvez plus fuir sa présence. Elle est là et vous torture. Je me sentais seule. Je ne pouvais en parler à personne

Quand je me suis réveillée à l’hôpital de Gonesse, M. Pupponi, le maire de Sarcelles, était à mon chevet. Je me souviens lui avoir parlé quelques minutes en lui demandant ce qu’il faisait là. Il m’avait répondu que Dominique voulait juste savoir si ça allait. J’imagine que mon père avait dû l’appeler aussi et qu’ils avaient dû avoir ensemble une conversation assez salée…

Il peut être très manipulateur. Je n’ai pas l’impression qu’il l’était avec moi, il ne m’a jamais forcée et j’assume complètement. Mais la manipulation n’est pas quelque chose qui me surprend chez lui. Il suffit de regarder par exemple les liaisons qu’il a eues ou de se remémorer cette lettre de Piroska Nagy, lorsqu’elle dit: "J’avais le sentiment que j’étais perdante si j’acceptais, et perdante si je refusais." Il y a clairement manipulation ou chantage."

Sur son avortement durant sa liaison
"Je refuse de parler de ça. Il y a des choses qui doivent rester entre deux personnes, et Dieu."

Sur ses pratiques sexuelles et la violence :
"C’est quoi la violence? Un homme qui vous plaque au mur et qui vous embrasse, c’est violent? Il y a violence et violence. Pour moi, ce n’était pas violent. Il ne l’a jamais été avec moi. Ni physiquement ni verbalement. Je considère notre relation davantage comme de la passion... Nous étions dans une relation consentie. Donc, même s’il l’avait été dans l’intimité, ça ne regarderait que nous."

Sur Nafi 
"Je pense qu’il y a eu une relation entre eux, une relation forcée. Je ne sais pas s’il s’agit de viol. C’est un homme qui est physique, donc il est tout à fait possible qu’il ait étreint cette femme de façon brusque ou brutale. Mais on en revient toujours à la même question: qu’est ce que la définition exacte de la violence? Dominique m’a étreinte parfois de façon brusque, mais, pour moi, c’était de la passion, pas de la brutalité. Cette femme dit qu’elle a lutté, je veux bien la croire. Mais ça m’étonne un peu, car… Dominique n’est pas le genre d’homme qui a besoin de forcer. C’est là que la manipulation séductrice intervient peut-être. La force n’est pas le moyen qu’il utilise… Il utilisera le charme, définitivement, mais pas la force…"

Même si on lui résiste?
"Je ne peux pas répondre dans le sens où je ne lui ai jamais résisté. Il ne m’a jamais forcée à faire des choses que je ne voulais pas faire. Je dirai qu’il est plus charmeur que violent. Je ne roule pour personne et sûrement pas pour cette femme que je ne connais pas (lien).


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